- ARANYAKA
- ARANYAKARA ビYAKAMot sanskrit qui veut dire «forestier» et qui, au pluriel, désigne une classe de textes védiques, en prose ou en vers, destinés à l’enseignement de rites secrets et à l’herméneutique de cette liturgie marginale. Souvent d’ailleurs, le rituel est supposé connu, et les spéculations théologiques y prennent la première place: de ce point de vue, les ra ユyaka sont très proches des Upani ルads qui les prolongent naturellement, et le départ entre ces deux genres littéraires est parfois difficile à établir.Théoriquement, chaque école védique possède au moins un texte de cette catégorie, et les ra ユyaka portent le nom de l’atelier brahmanique où ils furent élaborés: ainsi parle-t-on, pour ne citer que les plus connus, du Taittir 稜ya- ra ユyaka, ou de l’Aitareya- ra ユyaka. Mais il y a des exceptions, la plus célèbre étant celle du Brihad- ra ユyaka (le «Grand Texte forestier») qui, d’une part, prolonge le Shatapatha-Br hmana (il ne porte donc pas de nom d’école) et, d’autre part, se confond avec une importante Upani ルad. D’autres fois, l’ ra ユyaka manque ou se distingue mal des chapitres conclusifs du Br hmana correspondant.Il s’agit donc là d’un genre littéraire mal défini, mais il est à peu près certain que tout texte védique traitant de rites marginaux peut être tenu pour «forestier», terme qui indique que l’étude de telles œuvres devait être entreprise «dans la forêt» (aranya , en sanskrit), c’est-à-dire à l’écart des villes, hors du cadre habituel de l’enseignement, au cours, semble-t-il, de sortes de retraites pour étudiants avancés organisées «au désert», dans les ermitages retirés, où le maître enseignait des pratiques hors du commun et les justifiait par l’exposé d’une doctrine originale, différente de celle qui fondait la liturgie publique.C’est dans ce cadre des ra ユyaka que s’élabore, par exemple, le rite de l’ tmayajna («culte rendu à l’Âme»), dans lequel la divinité dédicataire du sacrifice coïncide avec l’âme ( tman ) de l’officiant, la victime sacrificielle étant remplacée par la nourriture absorbée au cours d’un repas apparemment ordinaire, les mantras (prières rituelles) étant seulement «pensés» au lieu d’être effectivement proférés, etc. Souvent, de telles pratiques furent adoptées par les s dhus («renonçants», «moines errants») et rattachées au yoga dont elles devinrent un élément essentiel. Dans la même perspective, on comprend que l’idéologie fondant de tels rites préparait la voie au «métaritualisme» des Upani ルads.
Encyclopédie Universelle. 2012.